lundi 20 avril 2009



Sans domicile fixe


Jérôme Knebusch invite Amandine Le Marec {Nancy} Anthony Duchêne {Marseille} Benjamin Laurent Aman {Berlin} Caroline Froissart {Nancy} Etienne Pressager {Malzéville} François Chastanet {Bordeaux} Henning Strassburger {Berlin} JBP76 {Paris} Jean-Jacques Dumont {Hampont} Julian Feritsch {Vienne} Marion Robin {Clermont-Ferrand} Mendel Heit {Berlin} Nicolas Lafon {Lille} Patrick Waizmann {Offenbach} Philippe Eydieu {Clermont-Ferrand} Philippe Garenc {Nancy} Philippe Tytgat {Nancy} Sabine Rak {Offenbach} Sébastien Gouju {Berlin} Sergey Shvechkov {Offenbach} Simon Hitziger {Nancy} Tino Kölbl {Francfort} Vincent Carlier {Dijon}.

Vernissage, début & fin de l’exposition
Mercredi 29 avril 2009, 18h,
6 rue du Faisan, Metz.

Sans domicile fixe est une exposition qui ne dure qu'un soir.
Les travaux - produits à l'occasion pour la plupart - prennent place dans un appartement vide, à louer.
À géométrie variable, Jacques Roubaud
avec une introduction sur l’Oulipo par Carole Bisenius-Penin.

Lecture, Mercredi 22 avril 2009 à 19h
49 Nord 6 Est - Frac Lorraine, Metz.

Poète, mathématicien, oulipien, théoricien du rythme et de la mémoire, Jacques Roubaud est souvent qualifié d'inclassable. Son œuvre dense mêle à l'envie poésie et prose, réalité et fiction, littérature et mathématique. ¶ Il nous offre ici une lecture de textes choisis, précédée d'une brève introduction sur l'Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle), proposée par Carole Bisenius-Penin, maître de conférence en littérature française à l'Université Paul Verlaine de Metz.

Jacques Roubaud, membre de l'Oulipo est l'inventeur de nombreuses contraintes telles que le « baobab » et le « haïku oulipien généralisé ». Il a souvent travaillé en collaboration, notamment avec Nathalie Heinich, Christian Boltanski, et le compositeur français François Sarhan pour lequel il a écrit La Grande Kyrielle du Sentiment des choses en 2002. ¶ De nombreuses récompenses littéraires ont couronné l'ensemble de son œuvre comme le Grand prix national de la poésie (1990) et le Grand prix de littérature Paul-Morand de l'Académie française (2008). Son recueil poétique Quelque chose noir (Prix France Culture 1986) a été inscrit au programme d'admission de l'École normale supérieure lettres et sciences humaines.

Entrée libre sur réservation dans la limite des places disponibles.
Renseignements et réservation auprès du Frac au 0033 (0)3 87 74 20 02

lundi 6 avril 2009

Roues de mémoire, Elise Florenty, CAC Delme, jusqu'au 10 mai 2009.

Pas un mot - ou presque - écrit par moi ne s'accorde à l'autre, j'entends les consonnes grincer les unes contres les autres avec un bruit de ferraille et les voyelles chanter en les accompagnant comme des nègres d'Exposition. Mes doutes font cercle autour de chaque mot, je les vois avant le mot, allons donc ! le mot, je ne le vois pas du tout, je l'invente. Franz Kafka, Journal(1), le 15 décembre 1910.

Élise Florenty se consacre depuis plusieurs années à l'exploration opiniâtre des mécaniques du langage. Elle présente dans la synagogue de Delme une installation densément tissée où la littérature et la biographie de Kafka, l'art de la mémoire et la tradition de la kabbale viennent à se faire écho en une ronde imaginaire tourbillonnant autour d'une toupie centrale. On verra vite que ce dernier objet fait pivot de l'ensemble à plus d'un titre et que Kafka est son ange tutélaire.Mais c'est sur un geste (voire un coup) architectural que s'ouvre l'exposition:
le rez-de-chaussée de la synagogue - réservé aux hommes, seuls habilités à lire les textes sacrés en hébreu conformément aux préceptes de la liturgie juive - voit pour l'occasion son accès condamné et n'est plus visible que depuis le balcon, un espace destiné aux femmes auquel on accède par un escalier séparé. Ce balcon "profane", Élise Florenty se l'est donc littéralement réservé au point d'en faire l'espace de circulation quasi-exclusif de l'exposition: puisque les femmes, malgré leur association dans la prière, étaient contraintes à être spectatrices de l'Esprit, les spectateurs seront à leur tour cantonnés à la coursive et l'accès au lieu de l'Esprit empêché. Et l'artiste n'a pas manqué de dédoubler cet encerclement par une invitation à déambuler autour de la synagogue pour y trouver, scandée par les fenêtres du rez-de-chaussée, une phrase tirée du Journal de Kafka. Lui-même hanté dans sa littérature par l'héritage intensément fécond de la religion juive, Franz Kafka ne tarde pas, en effet, à faire son entrée dans l'exposition pour peu qu'on lève les yeux vers le trapèze d'Erstes Leid (Première peine)(2) une fois parvenu sur la coursive. L'œuvre, suspendue sous la coupole, évoque un premier récit dans lequel l'écrivain décrit un artiste de cirque qui avait "organisé sa vie de telle sorte qu'il pût rester sur son trapèze nuit et jour". Après quoi, Kafka ne cessera plus de réapparaître: de la nouvelle Joséphine la cantatrice et la bande sonore éponyme diffusant sur quatre haut-parleurs le sifflement étrange de toupies musicales, jusqu'à cette citation du Journal ("Mes doutes font cercle autour de chaque mot") visible seulement depuis l'extérieur au revers des palissades qui obstruent le rez-de-chaussée. Discrète pierre angulaire de l'exposition, ce fragment de huit mots est là pour nous rappeler que c'est toujours, dans le travail d'Elise Florenty, le langage en tant qu'il se matérialise qui constitue l'objet de recherche principal - que son versant tangible soit un dispositif architectural (la synagogue) ou l'organisation singulière de taches d'encre sur du papier relié (la littérature "mineure" (3) de Kafka). Comme souvent, il s'agira donc moins de contempler que de lire les divers "fragments narratifs" qu'Élise Florenty a assemblés, soit en tirant profit des fils multiples qu'elle a elle-même tendus entre les objets, leur structure et leur histoire, soit en se servant des siens propres pour les insérer dans les interstices du sens que l'artiste ne manque jamais de laisser çà et là entrouverts.

Gauthier Herrmann

(1) Franz Kafka, Journal, trad. Marthe Robert, éd. Grasset, Paris, 1954, p. 185
(2) Voir Franz Kafka, Premier Chagrin [première souffrance ou première peine], trad. Alexandre Vialatte, in Kafka, �uvres complètes, coll. La Pléiade, éd. Gallimard, Paris, 1980, p.637
(3) Voir Gilles Deleuze et Félix Guattari, Kafka - pour une littérature mineure, éd. de Minuit, Paris, 1975

vendredi 3 avril 2009

Nouveaux documents Metzbau réalisés par le bureau in-situ.

Affiche, 40 x 60 cm.

Flyer, A6, verso.

mercredi 1 avril 2009

Guillemets ouverts, guillemets fermées (appel à participation).

Il s’agit d’augmenter plastiquement une citation ou extrait de texte court de votre choix afin de lui rendre son contexte ou d’en créer un nouveau. Il est prévu que le travail sera montré avec celui des étudiants d’Épinal sous forme d’une exposition itinérante. ¶ Le projet est ouvert à dix étudiants à partir de la deuxième année, projet à partir du 21 avril 2009, inscription des maintenant par mail. ¶ Le travail se propose d’être purement typographique, n’excluant ni la couleur ni la matière. Toute la variété des caractères typographiques peut être expérimentée. Le support est une affiche, utilisez une maquette A3 dans un premier temps. ¶ Cyril Dominger (graphiste, Nancy) présentera son travail ainsi que les réalisations des étudiants d'Épinal Mardi 21 avril à 14h.
Koltès, parcours urbain (appel à participation).

Dans le cadre de l’année Koltès l’association «Quai Est, Bernard Marie Koltès» organise un ensemble d’événements en lien avec la ville de Metz à l’occasion des vingt ans de la disparition de cet auteur. L’école est solicitée à travailler sur une sélection de citations/textes qui seront inscrites dans l’espace urbain de Metz pour un parcours littéraire. ¶ Le projet est ouvert à cinq étudiants à partir de la deuxième année, options confondues, inscription des maintenant par mail. ¶ Le travail sur les citations se propose d’être purement typographique, sans images ajoutées. Il nous faudra réfléchir dans le cadre donné (budgétaire et logistique) comment augmenter plastiquement le texte tout en lui donnant forme pérenne dans l’espace public. Une édition sous forme de cartographie retraçant l’ensemble du parcours sera également réalisée. ¶ RV Mard 21 avril 2009, 10h, présence indispensable dès le début du projet. Olivier Goetz et André Petitjean viendront nous parler de Koltès et présenter le projet. ¶ Préparation: lecture des texte de Koltès, tous paru aux éditions de Minuit. «Une part de ma vie» regroupe l’ensemble des d’entretiens accordés à la presse écrite (1983-1989) pour une autobiographie involontaire.